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[ARTICLE] « Covid-19 : Proptech, nous avons un rôle clé à jouer dans la relance de l’économie », une tribune de Blaise Heurteux

la place immo

par Blaise Heurteux, cofondateur associé de la Place de l’Immobilier : HBS Research. Mai 2020

Confiné, notre monde semble pris dans un temps qui ne passe plus. La vérité est pourtant que nous en manquons. Un monde est en train de s’écrouler sous nos yeux et nous devons de toute urgence improviser celui qui le remplacera. Les enjeux économiques sont immenses. L’heure des décisions radicales a sonné, y compris pour l’immobilier, secteur en apparence immuable.

L’immobilier a toujours été associé à un lieu, et l’ère de l’évitement social nous fera plus souffrir que d’autres si l’on en croit ses acteurs. Il faut trouver l’emplacement, le meilleur, réunir l’équipe de chantier, bâtir, faire visiter et livrer aux futurs occupants, qui s’y rendront à leur tour, jour après jour. Cette culture du contact s’étend à nos relations à la sphère publique. L’obtention des permis de construire ou la signature d’un bail sont si stratégiques que les relations avec les décideurs doivent être directes, incarnées. Il faut se connaître.

Les solutions digitales portées par les Proptechs remplacent, voire surpassent, le présentiel

Mais voilà que le Covid-19 balaie toutes ces certitudes. Comment poursuivre notre travail sans être au même endroit au même moment ? Combien de temps s’appliqueront les mesures de distanciation sociale ? Les restrictions de déplacement ? A quand la deuxième vague de Covid ? Quand arriveront les masques en quantités suffisantes ? Les tests ? Les vaccins ? Tant de questions, si peu de réponses.

Faire de l’immobilier à distance est une question de survie pour notre secteur, mais aussi de patriotisme économique. Selon la FNAIM, notre branche représente près de 10% des emplois du pays. La construction – les trois quarts – fournit des emplois peu qualifiés indispensables aux milieux modestes. Nous devons agir alors que les files d’attente s’allongent devant les distributions d’aide alimentaire. Les chantiers n’avanceront pas si les services associés de gestion et de commercialisation sont à l’arrêt.

Cette crise est un momentum unique pour nous, les start up de l’immobilier, les Proptechs : nos clients sont à l’affût des nouvelles solutions digitales. Ils sont prêts à changer leurs habitudes, ils sont en quête d’efficacité, de baisse des coûts de production. Déjà, certains d’entre nous ont démontré leur utilité à grande échelle. En l’espace de quelques semaines, des pratiques marginales sont devenues la norme, comme la signature électronique chez les notaires, ou la surveillance des chantiers par drones. La prochaine étape sera d’imposer les visites immobilières virtuelles, comme celle via hologramme de Dare, déjà testées par BNP Paribas Real Estate, et pourquoi pas les imprimantes 3D autonomes sur les chantiers.

Les acteurs traditionnels du secteur l’ont compris, l’heure de la digitalisation de leurs métiers n’a jamais été aussi proche

Posons-nous la bonne question : la culture immobilière du présentiel est-elle la force qui le caractérise, ou un moyen de pallier un déficit d’organisation, de rationalisation et de process ? Partout, de nouveaux outils, comme Zoom ou Slack, ont révélé leur puissance. Chaque entreprise doit avoir son infrastructure numérique de travail à distance. Le bon vieux PC fixe a déjà disparu au profit du portable, équipé d’un accès aux serveurs de l’entreprise (VPN), et de tous les outils de visioconférence.

Notre manière de faire du business doit changer. On ne peut plus se contenter d’une approche artisanale, où chacun mise tout sur son carnet d’adresse. Les outils de CRM, de gestion de portefeuille, comme notre Dynamic Portfolio Management, mais aussi MYRE et La FoncièreNumérique, offrent de précieux gains de productivité en partageant à tous les salariés les mêmes datas, reporting d’activité et indicateurs clés. Et ce n’est que le début. Les solutions digitales des Deepki et Citron permettent de diminuer les charges, de maîtriser ses dépenses énergétiques, des BirdOffice et Bureaux à Partager (BAP) popularisent la micro-sous-location (salles de réunion, séminaire…), MeilleurTaux.com, MeilleursAgents, Habitéo et MeilleurScpi bouleversent la gestion de la commercialisation, etc. Même la prospection est désormais envisageable à distance. En tant que fondateur de HBS Research, je suis bien placé pour dire à quel point le big data appliqué à la prospection foncière et à la recherche d’utilisateurs est tout à la fois plus rapide, plus exhaustif, plus précis (et plus confidentiel).

Tout cela, les dirigeants des quelques 400 Proptechs françaises en sont convaincus depuis longtemps. Mais l’heure est arrivée de faire entendre notre voix, nous vivons une opportunité fabuleuse de nous imposer comme des acteurs à part entière de l’immobilier. Les acteurs traditionnels du secteur en ont conscience, des changements drastiques sont nécessaires pour relancer le marché. Soyons fiers d’incarner l’avenir, assumons cette vocation, et brandissons-la pour contribuer à une mission qui nous dépasse : participer dès aujourd’hui à la relance de notre marché et donc de l’économie française.

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